Déluge de Stephen Baxter ne faillit pas à la ligne de
l’auteur qui s’est fait une spécialité d’imaginer toutes sortes de fins
possibles pour l’humanité. Il est question, dans ce roman, d’un déluge
cataclysmique tel que la Terre n’en a jamais connu. Ce phénomène est-il lié au
réchauffement global ? Il n’est pas question ici d’une montée des océans
de quelques dizaines de mètres étalée sur plusieurs dizaines d’années, ni même
d’une catastrophe somme toute ponctuelle telle celle décrite dans le film 2012.
Non, le changement climatique et les eaux de fonte des pôles ne jouent ici
qu’un rôle tout à fait secondaire. L’auteur prend pour postulat qu’il
existerait dans l’écorce terrestre d’immenses océans souterrains piégés lors de
la formation de la Terre, dont le volume atteindrait cinq fois celui des océans
que nous connaissons (formés plus tard par l’eau issue des impacts cométaires).
Ces renseignements, qui figurent sur Internet, l’auteur les donne lui-même en
postface. Comme dans tous les romans de Stephen Baxter, nous suivons l’histoire
de quelques personnages qui auront, à une ou plusieurs occasions, des rôles
clés et déterminants tout du long de l’intrigue. La contextualisation de départ
dans un futur proche, les événements géopolitiques crédibles, l’appel à des
technologies existantes (ou crédibles tel le « angel », sorte de
lecteur mp3 agissant directement sur les zones corticales de l’ouïe) laissent
le lecteur s’identifier très facilement aux personnages.
Un nouveau roman de Stephen Baxter ne se rate pas. Ayant eu
du mal à résister à l’envie de me le procurer à sa sortie en édition de
librairie, je me suis empressé de l’acheter dès sa parution en édition de
poche. Une fois entamée la lecture, on a vraiment du mal à quitter cet univers
en déliquescence progressive que l’auteur construit peu à peu. Plutôt
pessimiste dans l’ensemble, cette œuvre, qui laisse néanmoins transparaître les
efforts menés par quelques personnes, qui, quoiqu’il advienne, ne baisseront
pas les bras face à l’inexorable, démontre la pugnacité et la volonté qui
peuvent transparaître chez certains lorsque l’espoir n’est plus permis.
(Article initialement publié sur de terres et de mots... le 7
mars 2012)
Note : 8,5/10
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